A propos de Geoffroy Ostorius
Une thèse écrite en 2012 par Fabrice Lachaud (Université Michel de Montaigne, Bordeaux III) nous en apprend beaucoup sur Geoffroy Ostorius (ou de Lestore dans une possible traduction francaise). Il était un intime de Maurice II de Craon, une très puissante famille locale, elle-même liée aux comtes d'Anjou et rois d'Angleterre. C'est à Geoffroy que Maurice recommande ses enfants, au cas où il ne reviendrait pas de Jérusalem.
Henri II Plantagenet et Maurice II étaient contemporains, avaient reçu la même éducation et fréquentaient les mêmes familles. Pour Maurice II la loyauté à son seigneur était une valeur fondamentale, qui s'est transmise à Richard Cœur de Lion après 1189.
Ce dernier ayant repris le flambeau de son père décidé à former une armée pour la croisade, Geoffroy Ostorius s'y retrouve de facto intégré et part pour la Terre Sainte avec Maurice de Craon et un certain nombre de chevaliers angevins.
Il participe au siège de Saint Jean d'Acre, et négocie avec d'autres la reddition de Jérusalem. Maurice II était un passionné de reliques: il avait profité de son passage en Terre Sainte lors de l'expédition précédente pour se faire donner plusieurs reliques de Sainte Catherine; il recommence entre 1190 et 1192, et en fait profiter certains de ses seigneurs, dont Geoffroy Ostorius. Ce dernier rentre en Anjou en 1192 quand Richard Coeur de Lion est fait prisonnier. Fatigué des guerres et des massacres, il décide de faire don de sa chapelle et de terres à une abbaye. C'est l'évêque d'Angers, Raoul de Beaumont, cousin germain d'Henri II, qui le persuade de donner ce bien à l'abbaye de Mélinais, dont le roi d'Angleterre s'était entiché.
On raconte qu'Henri II aurait reconnu en l'abbé Renaud, ermite fondateur de cette communauté, un des assassins de Thomas Becket...